COMMUNIQUÉ


Qu'aurions-nous dû faire ?
Avons-nous pris la bonne décision ?
Aurions-nous dû communiquer plus rapidement ?
Qu'aurions-nous dû faire ?

Petite chronologie.

Le jeudi 8 février au soir, nous recevons une lettre anonyme nous enjoignant de déprogrammer l'artiste JOIE.

D'une part, pour le contenu du spectacle, jugé sexiste par les auteurices.
D'autre part pour des comportements que la personne incarnant JOIE aurait eu à l'encontre de différentes personnes.

Ce soir-là, nous recevons cette lettre comme une douche froide.

Une lettre anonyme.

Sidération, colère, vis à vis du procédé qui ouvre la porte à la diffamation et à la censure.

Une lettre qui nous met au pied du mur la veille d'un événement organisé à l'arrache, dans la douleur. Une épreuve de plus dans un début d'année des plus terribles suite à la perte de personnes chères du collectif.

Une lettre nous confrontant à la mise en cause d'une personne de notre entourage, ayant largement contribué au projet Théâtre en Cour(s).
Une lettre anonyme alors que dans ce petit monde dans lequel nous évoluons tout le monde se connaît, se voit tous les jours, voire partage chaque jour des combats communs.
Une lettre anonyme qui nous impose de jouer un rôle insupportable.

Dans un premier temps, heurté.e.s par le procédé qui à nos yeux cible plus la proposition artistique que des faits de violence, nous ne voulons pas céder à ce que nous percevons comme une menace.

Le vendredi 9 février - après une nuit blanche pour la plupart d'entre nous et en plein montage de l'événement prévu le lendemain - le collectif de la Pure & Douce (ex pure & Dure) se réunit autour de la question : que devons nous faire ?

Au cours de cette réunion complexe, au-delà de la lettre, des témoignages de personnes se déclarant victimes nous parviennent ; des rumeurs d'appel au boycott, d’appel à manifester pendant l’évènement nous sont rapportées. Tout s'accélère. Il nous faut impérativement réaliser l'exercice difficile de prendre de la hauteur sur une situation dont l'urgence et la gravité nous affectent. De prendre de la distance avec nos ressentis, nos craintes afin de pouvoir raisonner.

Nous assistons depuis plusieurs années à des vagues de libération de la parole des personnes victimes de violences sexistes, sexuelles et de genre. Mouvement que nous soutenons.

Arrive le jour où nous nous retrouvons confronté.e.s à la situation tant redoutée d'une connaissance, d'un ami mis en cause. Que faire?

Nous avons dû faire le choix difficile de déprogrammer JOIE afin de "protéger les personnes se déclarant victimes, le public, les bénévoles, les salarié·e·s et les artistes", ce qui est notre rôle et notre obligation en tant qu'organisateurices.

Cette décision a été annoncée dans la foulée à JOIE, par deux membres du collectif, à son domicile, après s'être assuré·e·s qu'il n'était pas seul pour encaisser la nouvelle.

Notre choix n'est en aucun cas lié à la démarche artistique de JOIE.

Depuis le début, nous assumons nos programmations et continuerons à le faire.

Bon ou mauvais choix, c'est un choix que nous avons fait et que nous assumons collectivement.
Nous avons aussi fait le choix de ne pas communiquer sur la déprogrammation afin de ne pas étaler cette histoire dans la sphère publique, conscient·e·s des risques encourus par les tribunaux des réseaux sociaux.

Cette déprogrammation n'a pas vocation d'acter ou non la véracité des actes reprochés.

Si nous prenons la parole aujourd’hui, c’est uniquement parce que nous nous sentons contraint·e·s de le faire suite au déballage public auquel nous assistons et que nous déplorons.

Si certain·e·s condamnent, hurlent à la bêtise et à la lâcheté après la bataille et derrière leurs écrans, nous le déplorons aujourd'hui comme nous déplorons les différentes menaces reçues.

À l'avenir, nous souhaitons réfléchir et nous engager en notre sein et avec d’autres structures du territoire, à mettre en œuvre des protocoles pour savoir réagir face à ce genre de situation.

C'est une question de société que nous devons prendre à bras le corps. La loi nous oblige aujourd'hui à protéger nos publics, nos bénévoles, nos salarié·e·s et nos artistes des violences sexistes, sexuelles et de genre.

Nous condamnons la justice des réseaux sociaux, plus soucieuse de la posture que de l'apaisement.

Nous condamnons l’usage de la menace et de l’intimidation comme forme de pression, d'où qu'elles viennent, quelles que soient les personnes à qui elle sont adressées.

Cette situation, dans le contexte douloureux de fin d’année, a profondément affecté les membres de notre collectif. Nous prenons cette histoire très au sérieux. 

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